Ma dépression Post Partum, ce jour où tout à basculé
Derrière ce visage se cache… La dépression… Pourtant quand je me regarde, comme ça, ça ne transparait pas, mais elle est bien là.
C’est avec amour et bienveillance mais aussi détermination que j’ai souhaité écrire sur un sujet « sensible » : l’ histoire de ma dépression après la naissance de notre 3ème enfant.
ça met tombé dessus comme un oeuf dans la poêle…
Il est bien là mon message : les conséquences ne sont pas à minimiser mais il est tout à fait possible de s’en sortir heureuse et épanouie!
Derrière chaque expérience, situation désagréable il y a un message…
Pourquoi j’écris « ma » ?
Certes c’est moi qui l’ai vécu, mais comme si elle m’appartenait, elle faisait partie de moi, comme une part de moi.
Bien sur qu’elle fait partie de moi mais en écrivant « ma » je lui donne vie. Telle une identité qui vient tout à coup engloutir une jeune mère qui n’a rien demandé.
Tout à commencer là, comme ça : je me revois, debout, accrochée à la table à langer/baignoire, à la clinique en train de pleurer, sans savoir pourquoi. J’étais perdue. C’était J plus1 de sa naissance.
Je me sentais seule, je n’étais bien qu’avec mon homme, nos enfants, et des personnes dans la chambre. Comme si cela me permet d’échapper à ce qui était déjà là.
Après chaque naissance cela se passait ainsi, mais là c’est puissance mille : Dés leur départ je me suis sentie perdue, abandonnée? Je ne sais pas.
Je n’ai jamais aimé ces soirs à la clinique et au contraire aimer ces moments vers 4h du matin où enfin le jour allait se lever et enfin la peur pouvait partir.
J’étais perdue… La sage femme, me voyant pleurer, est venue me rassurer mais voilà elle devait passer de chambre en chambre. J’avais été écoutée… Mais pas assez par rapport à ce que j’avais besoin. Remarque rien n’y aurai fait.
J’étais perdue… je ne me comprenais pas, plus. Je ne comprenais pas cet enfant, qui n’avait pas besoin de sucette alors que les 2 grands oui. Il avait « juste » besoin de moi, de ma peau mais je ne comprenais pas, je l’ai compris des années après. Pourtant tout cela je le savais déja! C’était mon 3eme enfant, j’avais fait 1an de formation d’auxiliaire de puériculture, je connaissais, je savais les besoins de l’enfant. Mais là je n’y arrivais pas, j’étais perdue, pétrifiée, comme éteinte à l’intérieur (à que ui demander bien plus).
J’ai souhaité l’allaiter comme pour les 2 premiers. Cela n’a pas posé problème : dés sa naissance il est allé tout seul à mon sein droit. C’était un enfant adorable, tranquille, facile, mais qui n’était pas ni comme son frère ni comme sa soeur.
Il venait me bousculer dans une routine, un cadre de contrôlante bien établi, mais ça aussi je ne l’ai compris que bien des années après. Je devais sortir, je devais ressentir et je n’y arrivais pas. Je ne comprenais pas, j’étais dans un mal être profond, je voyais les jours défilés toujours en quète du prochain pour ne pas ressentir ce moment présent si insupportable.
Jour de sortie de la clinique :
je ne voulais pas rentrer à la maison et je voulais à la fois, toujours cette ambivalence… Cette peur, ce mal être.
La blessure est arrivée, elle est là ça y est, elle était tapie depuis tout ce temps, c’était réveillée un peu à l’arrivée des ainés mais là il est temps… le grand chamboulement commence…
Cette sensation étrange au fond de soi que je n’arrive pas encore à d’écrire, un malaise de pas savoir où est sa place, que là ou l’on soit cela ne va pas. Qu’il n’y a pas d’issu heureux , positif.
Bref nous voilà rentrés. Cet enfant si heureux d’être là et qui avait tant besoin de sa maman. Il était constamment à mon sein. Je me souviens cuisiner, ranger d’une main… Moi et mes manies à avoir une maison propre, c’était la maison ou lui, j’ai choisit la maison.
Je ne pouvais pas être autrement, j’avais l’impression de contrôler un peu, il demandait tans de fluidité, d’imprévu, de vie tout simplement…
Bon sang j’étais en plus exigeante (ben oui contrôlante et exigente !) je ralais quand il me réveillais à 5h30, j’étais perdue, je ne savais pas, je revoulais ma vie d’avant, quelle erreur?
Il devait le ressentir il hurlait le soir, on le promenait pendant 2h.
Mon dieu mais qu’est ce que je lui ai fait subir????
J’appréhendais de rester à la maison avec lui, comment m’en occuper? Et s’il pleurait?
Malgré le mois de juillet/aout avec sa chaleur, j’allais dehors, promener, j’avais pris cette habitude, cela me réconfortait.
J’étais terrifiée de rester à la maison, et de ne pas savoir comment réagir, comment faire; J’étais perdue.
Je me souviens avoir demandé à mon mari de m’attendre le soir pour se coucher, que je ne voulais pas rester seule devant la tv, c’était incontrôlable.
Pourtant avec du recul c’était rien, il n’y avait rien. Mais là je ne pouvais pas être seule. J’étais abandonnée.
Pour mon poids, la trahison m’a obsédée. J’avais perdue toute confiance en moi, j’étais comme un pantin en souffrance sans avoir pourquoi. J’étais en souffrance, pourquoi?
Comment je m’en suis guérie? Je ne sais pas, le suis je vraiment au fond ?
A force de souffrances, de crises qui se répercutent dans le quotidien familial et intime j’ai pris soin de moi, je me suis fait aidée et j’ai lu… J’ai lu pour comprendre.. et j’ai pardonné et je pardonne encore.
Il a reproduit, j’ai mit 10 ans à arriver, Il a mit 1 an, j’hurlais, Lui aussi, il est différent moi aussi. Je sais pas il y a quelque chose, j’ai toujours eu l’impression que c’était moi petite cet enfant.
C’est peut être pour cela que j’ai fait cette dépression, j’ai vu en lui tous mes maux, mes tristesses, mes chagrins, ma difficulté à être qui je suis, à m’accepter.
Il m’a montré mes failles dans la matière, tous mes maux, que je devais nettoyer. Ses différences qui sont les miennes que je devais accepter.
Puis accepter la vie… qu’elle n’est pas routine mais imprévus, de beaux imprévus…accepter la vie telle qu’elle est !
Au delà de tout l’amour que je lui porte depuis qu’il est rentré dans ma vie, je lui suis reconnaissante qu’il m’est choisi comme maman, de m’avoir ouvert les yeux vers mon coeur, vers mon âme!
Mon âme a choisit cette expérience, toucher le fond… pour mettre à jour, à nu ce qui avait besoin de l’être pour revenir sur mon chemin et m’épanouir ….enfin.
Merci T.